Comment fonctionne l'acupuncture? 

 

De toutes les méthodes thérapeutiques formant la Médecine Traditionnelle Chinoise, l’acupuncture est certainement la discipline qui continue d’étonner le plus les occidentaux. Au premier abord, il nous parait insensé que de si petites aiguilles puisse avoir un si grand effet. Et pourtant, la grande majorité des gens qui l’ont essayé vous le confirmera, l’acupuncture est efficace.

 

Le point de vue traditionnel 


La théorie chinoise veut que le corps soit parsemé de points invisibles appelés points d’acupuncture et que ce ceux-ci sont connectés entre eux par un réseau appelé « système méridiens ». Les méridiens sont comme des rivières où l’énergie du corps (Qi, en chinois) circule de la profondeur vers la surface, des orteils et des doigts jusqu’à l’intérieur des organes. Par l’implantation d’aiguilles sur différents points précis du corps, l’acupuncteur peut en modifier les courants, afin que d’avantage d’énergie se rende vers la zone du corps qui est malade ou à l’inverse pour éliminer le surplus et la congestion qui nuisent aux fonctions vitales.

 

Explications scientifiques


Sur une note plus moderne, la science s’intéresse de plus en plus à l’acupuncture à cause de ses bienfaits. Ayant longtemps questionné les effets de l’acupuncture, reléguant les effets observés à un simple phénomène placébo. Or, depuis les dix dernières années, de nombreuses recherches ont permis de démontrer le succès de cette approche thérapeutique. Aujourd’hui, les bienfaits de l’acupuncture sont connus des différents corps médical, et plus de médecins chaque année choisissent de référer des patients « casse-tête » à l’acupuncture. Bien que la science moderne ne soit toujours pas en mesure d’identifier tous les mécanismes physiologiques en cause, on ne compte plus les études scientifiques prouvant les effets de l’acupuncture. Nous avons aujourd’hui que la stimulation des points d’acupuncture enclenche une série de réactions physiologiques d’ordre nerveux, circulatoire et endocrinien. On peut donc dire que l’acupuncture permet littéralement d’agir à distance sur le fonctionnement des différents muscles et organes du corps, et même sur l’esprit via le cerveau L’Organisation Mondiale de la Santé a d’ailleurs reconnu son efficacité en 2002 dans le traitement de 28 pathologies courantes.

 

Voici un résumé de quelques un des mécanismes d’action qui sont connus à l’heure actuelle :


Neurohormones


L’un des effets de l’acupuncture les plus documentés par la science est l’augmentation de la sécrétion de différents neurotransmetteurs à l’intérieur du cerveau suite à la piqûre des points. Ces neurohormones, notamment la sérotonine et la dopamine, sont connues pour être responsables des états de détente et de bien-être chez une personne, en plus de favoriser un sommeil de qualité. Cela explique en particulier les effets de l’acupuncture pour traiter l’insomnie, la dépression, l’anxiété, la douleur et les dépendances.

 

L’activation des zones du cerveau


On sait depuis plusieurs années que le cerveau possède sa propre carte du corps. Ainsi, une région du cerveau est affectée au pied, une autre au genou et une autre à la hanche; une zone dirige l’estomac et une autre les poumons, etc. À l’aide d’un brainscan, la technologie moderne nous permet de prendre des « photos » de l’activité des différentes zones du cerveau. Grâce à ce procédé, on a pu se rendre compte que lorsqu’on pique un point situé sur l’orteil et réputé traditionnellement en acupuncture comme traitant les pathologies occulaires, on peut observer que la zone du cerveau reliées à l’œil s’active d’avantage.

 

Le mécanisme de la contre-irritation


C’est dans des cliniques spécialisées dans le traitement de la douleur que l’on a commencé à découvrir un peu mieux comment fonctionne l’acupuncture sur le système nerveux. Normalement, lorsqu’on a une lésion, qu’elle soit sur un muscle ou dans un organe, les signaux de douleur sont transmis jusqu’au cerveau à travers nos nerfs. Notre corps possède sont propre système de contrôle de la douleur et de l’inflammation. Il a été démontré que lorsqu’on insère une aiguille près d’une région très innervée (où sont traditionnellement positionné les points d’acupuncture), le corps détecte qu’un objet étranger a pénétré les barrières naturelles de la peau et actionne un état d’urgence. Ce faisant, l’insertion de l’aiguille active le système naturel de contrôle de la douleur et de l’inflammation du corps. Le cerveau sécrète d’avantage d’endorphine et autres substances qui se rendent sur le site d’insertion de l’aiguille pour soulager la douleur, augmenter la circulation sanguine et diminuer l’inflammation dans la région.

 

La traction sur les fibres musculaires et les trigger points


La théorie des trigger points a été développé par une physiothérapeute qui cherchait à comprendre les trajets parcourus par les douleur s musculaires. En effet, lorsqu’on éprouve une douleur dans un muscle ou un organe, on ne ressent pas nécessairement la douleur là où elle se trouve vraiment : le meilleur exemple est que certaines personnes qui font un infarctus ressentent de la douleur dans l’avant bras et le petit doigt plutôt qu’à la poitrine. Hors Mme Travell a découvert que certaines douleurs émanaient de certains points de tension très précis à l'intérieur du tissus musculaire. Fait notable, la plupart de ces points correspondent à des points d'acupunctures connus par les Asiatiques depuis des milliers d'années.

 

Les mesures infra rouge


Alors que nous possédons de plus en plus d’évidences scientifiques sur l’existence des points d’acupuncture, il y a encore très peu de preuves qui confirment l’existence des méridiens, ce réseau énergétique qui, selon la tradition orientale, relie entre eux les différents points d’acupuncture. Or une observation intéressante semble finalement nous confirmer la véracité des théories de la Médecine Traditionnelle Chinoise en ce sens. En effet on a récemment découvert que lorsque l’on applique de la chaleur sur un point d’acupuncture et qu’on observe l’irradiation de cette chaleur à l’aide d’une caméra infrarouge, on constate que la diffusion ne se fait pas d’une manière uniforme, mais qu’elle suit plutôt un courant longitudinal qui correspond justement aux trajets traditionnels des méridiens.

 

Effet sur les cellules sanguines et lymphatiques


Un des premiers effets de l’acupuncture à avoir été reconnu par la recherche scientifique a été conduite à l’aide des échantillons sanguins de personnes traitées pour de l’anémie. Le protocole consistait à appliquer de la chaleur sur deux points d’acupuncture réputés pour « tonifier le Sang ». Après un protocole de plusieurs traitements, on a constaté que le nombre de globules rouges augmentait significativement et que cet effet pouvait être durable. Le même phénomène a aussi été observé lors d'études scientifiques contrôlées en ce qui concerne la quantité des cellules du système immunitaire telles que les lymphocytes et les leucocytes (mieux connus sous le terme de globules blancs.